programme ANRU

Publié le par Michel CREDEVILLE

Au milieu du 20éme siècle, la France, s’est trouvé confrontée à une grave crise de logements. Il a fallu construire pour loger tout le monde. Ces logements HLM avait un bon niveau de confort pour l’époque. Au fil des années, le parc foncier a vieilli. On a alors décidé assez récemment de « rénover le patrimoine.» Un peu partout on a vu naitre en France des programmes ANRU. Ils auraient pour but d’améliorer la qualité vie des locataires .La règle est de reconstruire un logement pour chaque logement détruit (règle du un pour un), il existe cependant des moyens de la contourner.
 
1) Construire moins de logements sur le site A Goussainville (95), 152 logements .sociaux d’une cité sont voués à la démolition. Pour contourner la règle du «  un pour un » la municipalité en place a décidé que seulement 80 logements seront reconstruits sur le même site. Il en manque 72, prés de la moitié. En ce qui concerne les logements manquants :27 seront reconstruits ailleurs sur le territoire de la commune et 45 sur le département en dehors de Goussainville. La démarche de sacrifier 45 logements est surprenante quand on sait qu’il y a 700 logements sociaux déposées à la mairie.
 
2) « Jouer » sur la taille des logements. Pour cela on reconstruit des structures de logements très différentes. Pour continuer avec le cas de Goussainville ; les 152 logements   sont actuellement  répartis de la façon suivante ; 24 F3, 102 F4 et 26 F5   Après reconstruction les 80 logements sur le site seront répartis en un tiers de T2 un tiers de T3 et un tiers de T4. Sur le site, il restera seulement 27 logements T4 à la place des 102 F4 actuels. Cela fait une sacrée différence. De même on supprime les 26 logements F5 pour les remplacer par 26 T2.
 
3) Modifier la structure de la population A Goussainville, selon le document ANRU 147 ménages, au total 721 personnes sont à reloger. La taille moyenne des familles est de 4,9 personnes .Un tiers des 147 familles compte 7 personnes et plus. Il est clair qu’on ne peut pas loger les familles nombreuses dans les T2. De plus ces familles avec de nombreux enfants, représentent un cout pour la collectivité (manque de place dans les écoles) et certains maires les considèrent « une source potentielle d’insécurité »
 
Conclusion Le but de tous ces programmes de rénovation serait d’améliorer les conditions de vie des locataires en place, de diversifier l’habitat et de créer de la mixité. La réalité semble assez différente sur le terrain. Ici, on cherche à faire partir les familles nombreuses, là les personnes âgées. La volonté de certaines villes ne serait –elle pas de modifier en profondeur la structure de   leur population ? 
Un constat s’impose, les couts des loyers sont déjà très élevès en HLM .Après travaux les loyers sont plus chers et certaines familles ne pourront pas supporter la hausse. Que vont-elles devenir ?
Les programmes de démolition dans le cadre de l’ANRU sont – ils vraiment un progrès et une amélioration de l’habitat ou un moyen d’enfoncer encore plus de famille dans la précarité ?
Enfin, ne perdons pas de vue que le programme ANRU se fait au détriment des associations sur le terrain. A Goussainville, il ne reste plus que le centre Empreinte, actuellement en grande difficulté financière ; beaucoup d’activités sont supprimés, un certain nombre d’intervenants sont au chômage. Le maire s’en désintéresse. Goussainville est loin d’être un cas isolé .La situation est sensiblement la même dans la plupart des communes concernées par le programme ANRU

Publié dans Goussainville

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